© Hélène Barbe

ART URBAIN & ART RURAL

« L’œuvre d’art située à l’extérieur a souvent été posée comme un objet sans considération pour l’environnement. Pourtant elle pourrait en améliorer l’apparence, elle pourrait même modifier le comportement des habitants… Au lieu d’être cotôyées avec indifférence, elles deviendraient un élément identitaire.

Il est possible d’appréhender un aménagement de manière objective, dans un intérêt commun. Susciter l’émotion demande un regard autre de la part de l’élu. »

Hélène Barbe

« L’architecture ou l’art des jardins ont tout a gagner à s’ouvrir aux arts plastiques. C’est l’idée, la pratique d’Hélène Barbe, qui est en réalité amoureuse des paysages, naturels, ou urbains. Et elle en est amoureuse au point de vouloir qu’ils soient plus beaux encore, et donc par des idées d’aménagement. Aménager n’est pas violenter, mais retoucher tout en douceur… simplement on change de registre. Elle veut introduire plus d’harmonie, des échos, faire rimer les points de vue.

Quand elle imagine l’au-delà de la Défense, elle ajoute donc, mais elle sauvegarde aussi. En particulier « deux maisons de pêcheurs, témoignage de l’humilité sereine du passé », et deux cimetières qu’elle veut illuminer et fleurir (et où elle imagine bucoliquement une fête du printemps avec beaucoup d’enfants). Plasticienne elle travaille sur l’environnement, elle travaille sur le motif. Elle fait à sa façon ce qu’Aristote demandait au philosophe de faire (sozein ta phainoména) Elle sauve les apparences. »

Dominique Noguez

ART URBAIN

INTRODUCTION POUR L’ART EN PROJET

Les métiers de l’aménagement et de l’urbanisme sont d’abord fondés sur des approches qui se veulent rationnelles et raisonnées. Mais quand le résultat des travaux est présenté au public, les critiques fusent, mais sur d’autres plans. En effet, le regard extérieur ne se place autrement.

L’art apporte une dimension essentielle. Il veut directement parler aux personnes de ce qu’elles sont, de ce qu’elles rêvent. Il veut intégrer de l’imaginaire dans des réalisations de fondées sur les raisons froides de la résistance des matériaux, aux des contraintes financières. Mais mieux encore, lors d’interventions sur de l’existant, qu’il s’agisse d’un bâtiment ou d’une commune, l’art a la difficile mission de jeter un pont entre le passé et l’avenir, d’affirmer des continuités de valeur au-delà des bouleversements, d’affirmer la supériorité des dimensions spirituelles sur les dimensions matérielles.

Les différents exemples analysés dans cet ouvrage le montrent bien :

  • En mobilisant de façon explicite l’imagination enfantine qui demeure en chacun de nous aussi longtemps que nous restons réellement vivants.

  • En apportant un peu de couleur ensoleillée dans des bâtiments de couleur uniforme, mais qui perdraient de leur réelles qualités plastiques en cas de collage désordonné auquel il serait vain de donner un sens.

  • En recherchant, comme à la Défense, à apporter une dimension spirituelle dans des réalisations d’abord dédiées à Mammon.

  • En faisant vivre des paysages catalans par des traitements plastiques rappelant que l’homme et la nature ont toujours entretenu des liens étroits.

Car il ne peut y avoir de projet d’aménagement ni de réalisation sans dimension spirituelle, que seul l’art est capable, aujourd’hui, de prendre en charge. Et tel est le message que nous apporte Hélène Barbe, et que nous devons écouter avec ferveur.

Olivier Piron
Secrétaire général du PUCA
Ministère de l’Équipement

ART RURAL

« Afin de retrouver la trace du premier jardin européen, jardin de vergers, de culture et d’histoire

Dans le superbe paysage du site de Tautavel Vingrau, entouré de rochers, foulé par les hommes depuis le Paléolithique, le chemin qui contourne le site dans la garrigue et les vignes mettrait en valeur les anciennes cultures, particulièrement les pistachiers et les plantes sauvages, ainsi que les lieux où voir la faune et la flore, et permettrait au promeneur de comprendre l’évolution du paysage.

En valorisant de simples « calades », ou en créant des œuvres de Land Art in situ, valorisant autour de murets ou de vestiges de l’architecture vernaculaire, réaménagés. Ces installations toutes orientées vers la grotte de la Caune de l’Arago, feraient des ombrages, et établiraient un lien entre les origines, les savoirs-faire et la vie quotidienne de l’ensemble du paysage. »

Hélène Barbe